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8 décembre 2014 1 08 /12 /décembre /2014 13:13

Vous travaillez à l’Université de Lorraine.

Vous êtes contractuel ou fonctionnaire, enseignant-chercheur ou BIATSS.
Vous trouvez que vos conditions de travail se sont détériorées ces dernières années.
Vous trouvez que les choix de la présidence de l’UL (gel de postes, primes d’intéressement,...) sont de mauvais choix.
La semaine dernière, vous avez entendu parler d’un appel à la grève, d'une manifestation, d'une nouvelle AG le 11 décembre prochain à l’Université de Lorraine. 
Mais vous hésitez à faire grève, à manifester, à participer à toute action revendicative.
Car vous vous demandez si :

1) la présidence de l’Université a d’autres choix que de supprimer des postes ou de créer une prime d'intéressement ;
2) cette grève, cette manifestation, cette AG serviront à quelque chose ;
3) se mettre en grève, ce n'est pas pénaliser avant tout les étudiants ;
4) une assemblée de 125 personnes est légitime pour lancer un appel à la grève.

1) La présidence de l’Université a-t-elle d’autres choix que de supprimer des postes et de créer une prime d'intéressement ? 
-  Oui, de vraies solutions sont possibles mais n’ont jamais été examinées sérieusement : réduire fortement le montant des primes les plus élevées à  l’UL et interdire leur cumul, arrêter de louer des bâtiments alors que l'UL a trop de mètres carrés,…
- Par ailleurs, même  s’il n’y avait pas de solution, la présidence de l’UL devrait se  tourner vers l’Etat et se déclarer dans l’impossibilité d’assumer ses missions de formation et de recherche plutôt que de supprimer des  postes. Mais les caisses de l'Etat sont vides ? Dans ce cas, il suffit de réorienter l'argent gaspillé en grande partie par le Crédit Impôt Recherche.
- Quant à la prime d'intéressement, comme partout où elle est entrée en vigueur, il s'agit clairement d'un choix idéologique dont l'objectif est la division des personnels afin de neutraliser toute contestation : diviser pour mieux régner...

2) Cette grève, cette manifestation, cette AG serviront-elles à quelque chose ?
Les actions prévues le 11 décembre ne sont qu’une étape et il y en aura bien d’autres. Personne ne sait sur quoi elles déboucheront. 
Mais ce qui absolument certain, c’est que si nous ne manifestons pas notre  mécontentement et que nous restons les bras croisés, la situation va s’aggraver d’année en année. Y compris et surtout pour ceux qui se croient à l'abri ou roulent des mécaniques en se disant que ça ne leur arrivera pas, qu'ils sont plus forts, plus armés que les autres. Et nous voyons bien chaque jour le caractère inefficace des motions adoptées par les diverses instances de l'Université. Il ne faut pas oublier que, comme le prévoit la loi, ces instances n'ont aucun poids décisionnaire. Continuer exclusivement à faire son travail chaque jour en nous contentant de  faire ce que l'on nous demande, cela revient à valider la politique menée à l'heure actuelle et du coup à l'installer durablement car cela  équivaut à une adhésion de fait. Seule la détermination d'un grand nombre de personnes permettra de changer durablement les choses. 

3) Se mettre en grève, n’est-ce pas pénaliser avant tout les étudiants ?
Une journée de grève pénalise un peu les étudiants sur le très court terme. Mais cela les pénalise infiniment moins que des postes supprimés et des filières fermées. En effet, à combien d'heures de cours en moins équivalent les postes gelés jusqu'à présent ? On peut l'estimer (hypothèse basse) à au moins 20.000 heures soit 830 cours de 24h partis en fumée ! Et que dire des gels de postes des personnels BIATSS qui vont engendrer une dégradation des conditions d'accueil des étudiants et de travail des personnels ?
Ce  qui nuit aux étudiants et aux personnels de l’UL aujourd’hui et pour plusieurs années, c’est avant tout la politique décidée par le CA de  l’Université de Lorraine, pas les grévistes.
Ce qui peut nuire aux étudiants, ce sont les perspectives de plus en plus évoquées d'augmentation des frais d'inscriptions, de participation financière des étudiants aux difficultés financières.
Ce qui va nuire aux étudiants, c'est la réduction de la qualité de la formation (maquette réalisée à 80% par exemple) ou, la réduction de l'offre de formation (cf le nombre de formations qui n'ont pas ouvert à la rentrée alors que des étudiants étaient inscrits, ainsi que toutes celles qui sont sur la sellette).

4) Est-ce qu'une AG de 125 personnes peut vraiment parler au nom de tous les personnels de l'Université de Lorraine ?
La question de la légitimité, on doit avant tout se la poser concernant un CA de trente membres dont un tiers (les personnalités extérieures), sont nommés (et non élus) sur proposition du directoire et qui mène une politique rejetée, motion après motion, par de nombreux conseils et instances. Le Sénat Académique qui regroupe l'ensemble des conseils centraux, à l'exception du CA, n'a aucun pouvoir. Il est seulement consulté sur certaines questions. Ainsi, lorsqu'il rejette la campagne d'emplois ou le projet d'établissement, cela n'a aucun effet sur la décision finalement prise par le CA. Autre exemple : la liste de l'actuel président de l'université de Lorraine a obtenu 33% des voix exprimées dans le collège des enseignants-chercheurs. Et au final, il a raflé près de 70% des sièges grâce à la prime majoritaire ! Et on pourrait également s'interroger sur le taux de participation à chaque élection. Par exemple, chez les étudiants, la plupart des élections ont un taux de participation entre 5% et 15%...
En outre, se rendre dans une assemblée générale, se mettre en grève, manifester sont des actes qui demandent beaucoup plus d'efforts que de glisser un bulletin dans une urne ou de voter électroniquement. Mais évidemment, plus nous serons nombreux, moins la question de la légitimité se posera. Qu'adviendra-t-il lorsqu'il y aura plus de personnes au sein des AG que de votants ?
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